Quel type de FENÊTRE choisir ? | Comparatif · Prix
Choisir ses fenêtres n’est jamais un détail. En Suisse romande, cette décision influence non seulement l’esthétique d’un bâtiment, mais aussi sa performance énergétique, son confort thermique, acoustique et sa conformité aux normes locales comme Minergie ou la SIA 380/1.
Ce guide passe en revue les types de fenêtres les plus répandus, leurs caractéristiques techniques, leurs prix, leurs avantages et leurs inconvénients pour vous aider à faire un choix éclairé.
Fenêtres en PVC
Le PVC domine le marché de la rénovation grâce à son prix attractif et ses bonnes performances isolantes. Peu sensible à l’humidité, il offre un entretien réduit. En revanche, sa durabilité est inférieure aux autres matériaux, et son rendu peut paraître moins raffiné.
Fenêtres en bois
Matériau noble et renouvelable, le bois offre une isolation thermique et acoustique remarquable. Il séduit par son esthétique naturelle, surtout dans les bâtiments traditionnels. Toutefois, il nécessite un entretien régulier pour résister aux agressions climatiques.
Fenêtres en bois-aluminium
C’est l’alliance du confort intérieur et de la robustesse extérieure. Le bois assure une isolation optimale et une ambiance chaleureuse, tandis que l’aluminium protège des intempéries sans entretien. Très prisées dans les constructions neuves et haut de gamme.
Fenêtres en aluminium
Apprécié pour sa finesse, sa rigidité et son design moderne, l’aluminium permet de grandes surfaces vitrées. Il est aussi 100 % recyclable. En revanche, son isolation naturelle est plus faible : il doit donc être renforcé par des rupteurs de pont thermique et un vitrage performant.
Tableau comparatif synthétique
Type de fenêtre | Prix moyen (pose incluse) en CHF / m² |
---|---|
PVC | 400 – 650 CHF |
Bois | 500 – 800 CHF |
Bois-Aluminium | 800 – 1’200 CHF |
Aluminium | 700 – 1’300 CHF |
Question réponse?
Le choix du vitrage est déterminant pour le confort thermique et acoustique du logement, la facture énergétique, la sécurité et la valeur à long terme du bien. Il doit s’adapter au type de bâtiment, à son environnement et à vos priorités.
Double vitrage standard
À privilégier pour :
-
des rénovations avec budget limité,
-
des logements peu exposés au froid ou au bruit.
Limites : performances thermiques aujourd’hui dépassées pour les standards actuels.
Exemple : vitrage 4/16/4 avec argon, coefficient Uw ≈ 1,3–1,5 W/m²K.
Double vitrage renforcé ou à isolation acoustique
À privilégier pour :
-
les logements urbains, proches de voies ferrées ou routes,
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les bâtiments classés où le triple vitrage n’est pas possible.
Caractéristiques : asymétrie des vitres (ex. 10/14/4) ou vitrage feuilleté phonique.
Triple vitrage
À privilégier pour :
-
les constructions neuves soumises aux normes Minergie, Minergie-P ou aux réglementations thermiques renforcées,
-
les maisons passives ou à haute performance énergétique,
-
les régions froides ou très ventées.
Avantages : confort thermique maximal, économies d’énergie à long terme.
Inconvénients : poids, coût supérieur, nécessitant un cadre adapté.
Exemple : vitrage 4/12/4/12/4 avec argon, Uw ≈ 0,6–0,9 W/m²K.
Critère | Double vitrage | Triple vitrage |
---|---|---|
Isolation thermique | Bonne | Excellente |
Isolation acoustique | Moyenne à bonne (variable) | Bonne (mais pas toujours meilleure) |
Poids | Standard | Élevé |
Prix | Abordable | +15 à 25 % |
Usage recommandé | Rénovation simple | Neuf, performance énergétique |
Compatibilité cadre | PVC, bois, alu | Bois renforcé, bois-alu, alu épais |
Le vitrage doit donc être choisi en cohérence avec :
-
les performances souhaitées (thermiques, acoustiques, sécuritaires),
-
les contraintes du bâti (structure, poids, ventilation),
-
et les exigences réglementaires ou énergétiques du canton.
Le choix de l’épaisseur de vitrage dépend principalement de trois facteurs : les performances thermiques recherchées, l’isolation acoustique souhaitée et le type de bâtiment (neuf ou rénovation).
1. Isolation thermique
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Double vitrage standard (4/16/4)
Composé de deux vitres de 4 mm séparées par 16 mm de gaz argon, ce vitrage offre un coefficient Uw compris entre 1,3 et 1,5 W/m².K.
Il est adapté aux rénovations classiques mais devient insuffisant pour les bâtiments à haute performance énergétique. -
Triple vitrage (4/12/4/12/4 ou 4/14/4/14/4)
Constitué de trois vitres séparées par deux chambres de gaz isolant, ce vitrage permet d’atteindre un coefficient Uw entre 0,6 et 0,9 W/m².K.
Il est fortement recommandé, voire indispensable, pour les constructions neuves soumises aux standards Minergie-P ou pour les maisons passives.
À noter : le triple vitrage est plus lourd et nécessite des cadres renforcés.
2. Isolation acoustique
Dans les environnements bruyants (zones urbaines, proximité de routes ou de voies ferrées), il est conseillé d’opter pour :
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un vitrage asymétrique (par exemple 10/14/4) pour casser les ondes sonores,
-
ou un vitrage feuilleté acoustique, qui intègre une membrane phonique entre deux vitres.
3. Autres éléments à considérer
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Sécurité : un vitrage feuilleté est recommandé pour les ouvertures situées à l’étage ou facilement accessibles.
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Poids : le triple vitrage est sensiblement plus lourd que le double ; il faut en tenir compte pour la menuiserie et la pose.
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Coût : un triple vitrage coûte en moyenne 15 à 25 % de plus qu’un double vitrage standard.
Même la meilleure fenêtre perdra ses propriétés si elle est mal posée. En Suisse romande, la qualité de la pose est encadrée par des normes précises (SIA 331) et peut faire l’objet de subventions dans le cadre d’une rénovation énergétique. On distingue trois types de poses selon le contexte du chantier.
Pose en applique
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Utilisée dans les constructions neuves avec isolation intérieure ou extérieure.
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Le dormant est fixé sur la maçonnerie brute.
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Permet d’aligner la fenêtre avec l’isolant thermique, ce qui garantit une bonne continuité de l’enveloppe isolante.
Pose en feuillure
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Courante dans les bâtiments anciens en pierre ou béton.
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La fenêtre est insérée dans une feuillure taillée dans le mur.
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Très esthétique, mais exige une parfaite étanchéité à l’air et à l’eau.
Pose en rénovation (sur dormant existant)
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Adaptée quand on conserve l’ancien dormant (s’il est sain et bien fixé).
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Plus rapide et moins coûteuse, elle évite les gros travaux.
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En contrepartie, elle réduit légèrement la surface vitrée.
Points de vigilance lors de la pose
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Étanchéité à l’air : les bandes d’étanchéité doivent être posées selon les règles de l’art pour éviter les fuites thermiques.
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Ponts thermiques : un mauvais calfeutrage ou un joint mal placé peut annuler les performances du triple vitrage.
-
Qualification des poseurs : il est vivement recommandé de faire appel à une entreprise certifiée (label CECB, entreprise Minergie, ou formée selon la norme SIA).
Lors d’un projet de rénovation, le remplacement des fenêtres ne se limite pas à la fourniture et à la pose des nouveaux éléments. Il faut aussi démonter les anciennes menuiseries, évacuer les déchets (bois, PVC, alu, vitrage), et parfois retraiter les encadrements. Ces opérations représentent un coût non négligeable qu’il faut anticiper dans le budget global.
Coût moyen en Suisse romande :
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Démontage d’une fenêtre standard : 60 à 120 CHF par unité
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Évacuation et recyclage des matériaux : 30 à 60 CHF par fenêtre
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Adaptation ou préparation du tableau (maçonnerie) : 50 à 150 CHF selon l’état du bâti
Facteurs qui influencent le prix :
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Type de fenêtre existante : fenêtre ancienne scellée dans la maçonnerie (béton, pierre) = démontage plus long et complexe
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Nombre de fenêtres : plus il y en a, plus le prix unitaire peut baisser grâce à l’effet de volume
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Accessibilité : étage élevé, échafaudage nécessaire, logement habité… tout cela augmente le coût
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Conditions de tri : certains matériaux (verre, aluminium, bois traité) doivent être évacués séparément, ce qui peut entraîner des frais supplémentaires
À noter :
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De nombreux professionnels intègrent ces coûts dans un forfait global (fourniture + pose + dépose), mais il est important de vérifier que ces lignes apparaissent clairement dans le devis.
-
Si les anciennes fenêtres contiennent du plomb (vieilles peintures) ou de l’amiante (joint de calfeutrage d’avant 1990), un diagnostic et un traitement spécifique seront obligatoires, avec des coûts bien plus élevés.
Critère | PVC | Bois | Bois-Alu | Aluminium |
---|---|---|---|---|
Isolation | Bonne | Très bonne | Excellente | Moyenne à bonne |
Esthétique | Moyenne | Authentique | Moderne & chaud | Très moderne |
Entretien | Faible | Régulier | Quasi nul | Très faible |
Prix | ★★★★☆ | ★★★☆☆ | ★★☆☆☆ | ★★☆☆☆ |
Durabilité | 25–30 ans | 30–40 ans | 40–50 ans | 35–45 ans |
Ce qu’il faut considérer
Isolation thermique
Le coefficient Uw doit idéalement être inférieur à 1,3 W/m²K, surtout dans les nouvelles constructions. Le triple vitrage est souvent recommandé voire obligatoire pour respecter les standards Minergie-P.
Entretien et longévité
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PVC : entretien minimal, mais altération possible avec le temps.
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Bois : exige un traitement régulier (peinture ou lasure).
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Bois-alu : sans entretien, durée de vie très élevée.
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Alu : très résistant aux intempéries, nettoyage simple.
Intégration architecturale
Les règlements communaux ou cantonaux peuvent imposer certains matériaux ou teintes (notamment en zone protégée). Le bois est souvent imposé dans les centres historiques, l’alu ou le bois-alu privilégiés pour l’architecture contemporaine.
Subventions et normes
Le Programme Bâtiments (cantonal et fédéral) soutient financièrement le remplacement de fenêtres inefficaces, à condition de respecter certaines performances énergétiques. L’accompagnement d’un conseiller en énergie est souvent nécessaire.
Critère | PVC | Bois | Bois-Alu | Aluminium |
---|---|---|---|---|
Isolation | Bonne | Très bonne | Excellente | Moyenne à bonne |
Esthétique | Moyenne | Authentique | Moderne & chaud | Très moderne |
Entretien | Faible | Régulier | Quasi nul | Très faible |
Prix | ★★★★☆ | ★★★☆☆ | ★★☆☆☆ | ★★☆☆☆ |
Durabilité | 25–30 ans | 30–40 ans | 40–50 ans | 35–45 ans |
Le choix d’une fenêtre ne se limite pas à une question de matériau ou de prix. Il engage des enjeux fondamentaux : performance énergétique, confort intérieur, durabilité, esthétique et conformité aux normes suisses. En Suisse romande, où les exigences en matière d’efficacité énergétique sont élevées, une fenêtre bien choisie et bien posée peut représenter un gain substantiel en consommation d’énergie, tout en valorisant le bien immobilier.
Le PVC reste un bon compromis pour les projets à budget modéré, notamment en rénovation. Le bois, chaleureux et performant, séduit par son naturel mais exige un entretien rigoureux. Le bois-alu, quant à lui, combine élégance, robustesse et durabilité, devenant l’option de référence dans les constructions contemporaines à haute efficacité énergétique. Enfin, l’aluminium, idéal pour les grandes surfaces vitrées, s’impose dans l’architecture moderne, à condition d’être thermiquement renforcé.
En matière de vitrage, le double vitrage convient encore pour certaines rénovations simples, mais c’est le triple vitrage qui s’impose aujourd’hui comme la norme pour toute construction neuve ambitieuse ou pour une rénovation subventionnée.
Enfin, la qualité de la pose, souvent négligée, est essentielle. Elle garantit la pleine efficacité thermique et acoustique de l’ensemble. Il est donc fortement recommandé de faire appel à des professionnels certifiés et de vérifier les aides financières disponibles dans son canton.